La grande nav

Mardi 14/5/2019 La grande nav.
Appareillage 6h45 pour Cartagena. 320nm à faire à 5 nds il va falloir en faire des heures.
Ce premier jour on s’occupera de mettre à l’eau une traine.
Vidéo: Au large de Barcelone

On aura passé beaucoup de temps à savoir comment accrocher cette foutue planchette. La mitraillette ne sera pas merveilleuse. Le soir, on a remonté le matériel. Rien, bredouilles ! Pas déçus, mais on avait tout de même escompté sur un miracle qui n’a pas eu lieu. Et puis le quart de 3H chacun pendant la nuit. La routine quoi ! A force de n’avoir plus d’ennuis, la navigation commence à perdre de sa saveur.
L’AIS est une bonne invention. Tous les bateaux de commerce doivent émettre leur position et tout un tas de renseignements qui nous sont utiles car répétés sur le traceur. On les voit à l’écran et au premier coup d’œil on sait si il a risque de collision ou non. Parfois, ce n’est pas évident. En revanche les plaisanciers n’émettent pas, donc il faut les surveiller.
Rosée sur la capote, on ne voit rien à travers.
La première demi-heure du quart est toujours agréable, elle passe vite car on regarde le chemin parcouru pendant qu’on dormait, là où l’on se trouve, on observe si tout est bien comme il faut, que rien ne cloche sur le bateau. Encore un peu endormi. Le pilote lui, maintient la route, il nous fait une trace rectiligne, sa précision est vraiment appréciable. Oh , une fois ou 2 il s’est mis à dérailler, mais on le tient à l’œil.
La deuxième heure est plus difficile. Il faut faire quelque chose sinon on va s’endormir. Lire ou faire un sudoku, mais il ne faut pas oublier la veille !
Flûte ! L’AIS me signale un candidat à la collision ! Il s’agirait un navire de plaisance de 243 pieds (80m) qui filerait à 14 nœuds vers Barcelone. Nous bombions le torse avec notre bateau de 12m ! Grande leçon de modestie ! Il passe sans encombre. Le prochain navire signalé par l’AIS est à 4nm et on ne risque pas grand-chose. On est au large de Taragone et il reste 216 nm encore.
Et il faut tenir. La lune va se coucher, il fera nuit noire, Roland viendra me remplacer pour la veille. Gilles, lui ronfle comme un bienheureux.
Mercredi 15/5/2019
Soleil et petit vent. Passage au large des îles Columbretes qui sont à 17nm. Le réseau a fait une brève apparition sur les téléphones puis a disparu. Déjeuner dans le cockpit :salade de tomate avec plein d’ingrédients : anchois,œufs, oignons etc…
Les îles Columbretes ne semblent pas habitées, il ne doit donc pas y avoir de réseau.
L’après midi, pointe de vitesse à 10 nœuds, puis allure 7 à 8 nœuds. Soleil. Tout est dit !
Le soir, on reprend le quart. Lorsque j’arrive pour remplacer Gilles, il me dit que nous avons un invité. Du doigt, il me montre l’oiseau qui s’est posé sur le bimini replié. Pas farouche l’animal. Nous faisons toutefois attention à ne pas l’effrayer. Pas de photo possible, sans flash on ne verrait rien et avec, l’oiseau s’envolerait… C’est à la fin du quart de Roland que l’oiseau s’envolera, dans le canal d’Ibiza. On l’aura quand même bien rapproché.
Jeudi 16/05/2019
C’est au lever du jour sous un joli soleil que l’on s’aperçoit que l’oiseau a laissé des souvenirs…
On a également passé le méridien de Greenwich, ce qui ne change rien à notre vie.
Il faut tuer le temps. Roland propose de nous faire une quiche. Idée appréciée par tous. La houle devrait pouvoir être maitrisée par le cardan du four.
Video1: VID 20190516 103248914 HDR

Maintenant la cuisson :VID 20190516 105605743 HDR

N’oublions pas le service :VID 20190516 120319956 HDR

Soleil comme il faut, vent comme il faut, le bimini déployé nous apprécions son ombre. Le réseau revient, c’est notre retour à la civilisation, les notifications sonnent de toutes parts. Nous évitons les pièges des îles Hormigas.
Cartagena est en vue, fine manœuvre de Gilles. C’est la première grande navigation de 3 jours que nous faisons. Nous n’accusons pas une fatigue extraordinaire. Nous retrouvons à la capitainerie la même hôtesse que l’année dernière. Toujours aussi avenante et compétente.
Une balade en ville, un restau le Colombus (ou nom approchant), typique espagnol.

vendredi 17/05/2019

Ce matin c’est courses en ville, laverie. Il faut également nettoyer le four. Hier, la quiche n’a pas fait que des heureux, des dommages collatéraux ont été observés : des coulures de crème le long des parois extérieures et même dessous. Nous déployons les grands moyens : dépose du four. Cela fait longtemps que le lieu n’a pas été visité.

Restau au club nautique, menu sympa des plus attrayants au vu du prix. Un bruit de fond énorme qui augmente soudainement lorsqu’une table décide de faire un ban, un anniversaire peut-être ?  En plus que les serveuses parlent espagnol, on ne comprend rien dans ce brouhaha. Et puis sieste.

Remplissage des réservoirs d’eau avant et arrière !

Lavage cockpit. Roland continue à se perfectionner "es quiche", mais où s'arrêtera-t-il donc ?  

Comments

[Lulu]

Trio toujours épatant et complémentaire. Bravo. Je me régale des commentaires et anecdotes...et même de la quiche... (question ? Roland a t il mis du gruyère ? il est anti fromage !!!) BONNE CONTINUATION ...et bises.(attention lessive à faire...vos dames arrivent bientôt....)

[Gaëtan]

Bonjour à tout l'équipage et content de voir que tout se passe bien !

Bon vent et bon voyage à vous et à bientôt de vos nouvelles...