Castellon , Vinaros, San Feliu de Guixols et même Llança

Vendredi 14/16/2019 et samedi 15

Dans la nuit, vent et pluie annoncés. Alors on a mal dormi. Et au matin nous reprenons la mer pour aller plus au nord. La routine toujours, à part le fait qu’il y a un bateau qui n’a pas voulu nous céder le passage. Depuis qu’on l’a vu de loin pour la première fois, il n’a pas cessé de changer de route, on le voyait sur un côté puis de l’autre, nous laissant l’incertitude pour le passer par tribord ou par bâbord. Et puis, on s’est aperçu qu’il portait une boule noire, qu’il n’y avait pas de fumée, et que la chaine d’ancre pendait lamentablement dans la mer. Nous avons donc cédé la priorité à ce bateau au mouillage comme il se doit entre gens de mer civilisés… Au petit matin du samedi, après une belle nuit, chaude, calme malgré un petit coup de vent, alors que je savourais cette paisibilité que vous apporte la mer, les alarmes se sont déclenchées, et alors là, impossible de les faire taire, comme au premier jour. Tout au moins le temps de retrouver la notice en français, de n’y rien comprendre ou presque et finir par bidouiller dans le brouillard. Une alarme de profondeur, une de marée basse, une de marée haute et une autre de mouillage !!!!! Comme au premier jour. Va falloir faire un stage en instruments de navigation, ça devient impératif, sinon les nerfs vont lâcher. Burriana serait bien comme escale après une nuit en mer. Mais voila, il y a régate et notre présence gène, pas de place de port. C’est à Castellon de Plana un peu plus loin que nous faisons escale. Nous sommes samedi soir. Et qu’est-ce qu’ils font les espagnols le samedi soir ? Ils font la fête ! Et ça dure jusqu’à 4h du matin, sono à fond. Pour faire la fête, ils ont choisi le port qui est un peu à l’écart de la ville, ça gêne moins de monde, mais les marins en escale prennent tout dans les oreilles.

Dimanche 16/6/2019 et lundi 17/6

Route vers Vinaros. Maxi port, avec peu de bateaux. Il a du y avoir une forte activité de pêche quand on voit l’étendue de la partie du port qui leur est affectée. Une surprise, le port est d’un prix tout à fait modéré, et ça, on aime, la ville devient tout de suite plus agréable, et ça rend les gens plus sympas. Nous nous offrons un restau avec un budget augmenté du fait du coût de la place de port en baisse. Pas de regret, le restaurant sur le port a tenu ses promesses, et nous avons été gratifiés du chupito ! Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est que le chupito, c’est qu’ils ne nous suivent pas ! Alors je ne redirai pas ce que c’est, mais je vous demanderai de relire les derniers blogs de Nysa. Faut suivre !

Le lundi est jour de lessive ! Et l’après midi, une virée dans la ville qui est très vivante et agréable, et ce indépendamment des considérations sur le prix du port.

Mardi 18/6/2019

Nous ne partirons pour Barcelone qu’à 11H00 car le vent ne se lève pas avant et cela permettra de rentrer au port de jour. Un dernier café à Vinaros. Et comme on a encore du temps devant nous et que nous avons récupéré notre capital patience, Gilles et moi nous mettons ensemble notre énergie pour régler le problème de l’AIS et c’est parti. Notice de la VHF en main, et tripatouillage, idem avec le traceur. Et la ténacité a payé ! Il est l’heure de partir.

La mer est impeccable avec un petit vent léger qui vient soulager le moteur. Jusqu’à la nuit.

Tous comptes faits, que faire à Barcelone ? Le restau Galiego certes à lui seul vaut la visite, mais nous jugeons qu’il serait préférable de continuer plus loin pour ne pas surcharger nos estomacs.

Pendant mon quart que j’avais attendu avec impatience pour utiliser l’AIS, j’ai été servi ! Je me suis retrouvé à faire route vers un amas de bateaux dont je n’arrivais pas à savoir ce qu’ils faisaient. Des feux très intenses étaient éclairés. L’AIS me renseignait sur leur distance et leur vitesse, mais de 5 nœuds, ils repassaient à 0.5 et de plus ils changeaient continuellement de direction, et impossible de voir leurs feux de navigation, car ils ne devaient pas les allumer je suppose. Et ils n’étaient pas au mouillage. Ayant vu qu’ils écumaient une surface bien définie, j’ai contourné la zone. Bien que me croyant enfin tranquille, je continuais à observer leur manège. C’est à ce moment que venant de nulle part, j’ai vu le feu vert d’un bateau sorti du groupe sur notre bâbord, sans doute un pêcheur mais avec ses feux de navigation réglementaires sans spots. Un coup d’œil au traceur m’indique qu’il va à 5 nœuds. Ne voulant pas me détourner une fois de plus, j’ai lâché tous les chevaux que Nymphaea possédait et à 6.7 nœuds, je le distançais. Réveillant bien sur mes 2 compères qui dorment chacun d’un côté du moteur… Et le quart a repris son allure normale.

Nous arrivons à San Feliu de Guixols vers 16H

Nous retrouvons des prix élevés pour le port, mais il n’est pas mal ce port.

Jeudi 20/6/2019

Route pour plus loin…

Il faut gérer la météo et organiser notre retour en fonction pour rentrer à temps. La mise à sec est prévue le 26 juin début d’après-midi. Et le cap Créus n’est pas tendre quand le temps est fort, mais j'ai déjà dû vous le dire. Alors passerons-nous le cap aujourd’hui ou plus tard. Escale à Rosas si nous avons le vent contre nous et trop fort, sinon, Puerto de la Selva. Llança n’est pas loin et nous ne connaissons pas.

Temps favorable pour franchir le cap, nous allons à Llança.

Bien nous en a pris, sympa, accueil comme on aime. Un gamin nous regardait accoster aves ses parents et sa sœur. Il était curieux de voir comment c’était un bateau, alors on lui a fait visiter… Il va en demander un à Noël à ses parents, c’est probable. Il faut susciter les vocations.

Soirée restau. L’établissement nous est recommandé par le capitaine du port. Bonne adresse. La nuit a été animée par une révision de l’amarrage, histoire de se dégourdir les jambes.

Vendredi 21/06/2019

Grasse matinée : lever à 7H30. Vous ne saviez pas qu’une grasse matinée à bord commençait à 7h30 ? Vous savez, c’est une question de norme après tout, et à bord, c’est cette norme qui est adoptée par 66% de l’équipage ! C’est une majorité écrasante alors le dernier tiers se soumet à la dictature. Il y en aurait même 33% qui désireraient la voir évoluer en la faisant débuter à 5H30 ! Il reste 33% sans opinion et 33% farouchement contre.

Nous sommes allés faire réparer les lunettes de Gilles, vous savez, celles qu'il n'a jamais sur lui, et donc on ne comprend pas comment il a pu perdre une vis ! Cette réparation lui a tout de même couté la somme extravagante de 2€ !  

Puis approvisionnement au mercet d'ici, déjeuner à bord dans le cokpit bien aéré.

Dans l'après-midi, pour que Roland puisse bien laver le pont tranquilement à sa guise et sans être géné, Gilles et moi sommes allés nous balader sur les hauteurs de Llança. Nous avons constaté les efforts de Roland: Le navire est impec !

 Vous avais-je dit que le capitaine du port nous avait apporté le pain, ce matin ? Cette attention nous a touchés, et donc nous resterons encore demain jusqu'à midi pour avoir à nouveau du pain, et surtout, on sera à l'abri pendant le coup de vent annoncé. 

Samedi il faudra faire une centaine de milles pour retrouver Martigues que, tous comptes faits, on n'a pas hâte de revoir si vite.